Nul ne peut dire si la gentiane n’aurait pas complètement disparu de nos habitudes si elle n’avait pas si bien parfumé les alcools et les liqueurs (Suze, Salers, Avèze, Bière de Fleurac, et le Picon, auxquels elle apporte son amertume)... Elle a longtemps été utilisée à la place du quinquina, plus difficile à obtenir, pour lutter contre les fièvres, en particulier dans les “colonies”. On lui a attribué bien des succès dans ce domaine. Elle a constitué l’un des éléments de “l’Orviétan”, un mélange qui fut très célèbre mais qui relevait du charlatanisme pur et simple.
De nos jours son caractère fébrifuge est largement remis en question. Par contre elle reste, grâce à son amertume, une de nos meilleures plantes digestives. Elle stimule les sécrétions de la bouche et de l’estomac, accroissant l’appétit, et améliorant les processus digestifs. On peut ajouter à cela un pouvoir protecteur du foie. Elle sera donc conseillée aux personnes affaiblies par la maladie, anémiées, dont les organes affaiblis rechignent à reprendre leur travail normal.
La gentiane pousse en montagne dans le bassin méditerranéen, jusqu’en Turquie. Les “gentianaires” extraient la racine, qui peut mesurer deux mètres de long, avec un outil spécial. La plante peut vivre plus de cinquante ans, elle fleurit rarement avant dix à douze ans. En France certaines aires sont maintenant interdites à la cueillette.
Décoction : Verser les plantes dans de l'eau froide, portées à ébullition pendant 5 à 15 minutes
1 cuillère par tasse
2 à 3 cuillerées par demi litre
Gentiana lutea.
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